14 settembre 2008
Libération: la Messa del Papa a Parigi all'insegna della sobrietà e della semplicità
La visite du pape
270 000 pour Benoît XVI
Par Claire Chartier
Sobriété et simplicité: la messe célébrée ce samedi par Benoît XVI, qui a atterri à Lourdes en fin d'après-midi, sur l'esplanade des Invalides, à Paris, a tenu à l'écart le débat sur le retour de la tradition et sous le charme quelque 270 000 fidèles.
Simple hasard pour ceux que l'événement indiffère, signe des cieux pour les autres: ce matin, il faisait beau sur l'esplanade des Invalides. L'éclaircie venait à point pour la première grand-messe médiatique d'un pape qui l'est si peu.
L'autre surprise de cette communion sur le gazon parisien qui rassembla quelque 270 000 fidèles fut la "normalité" de la cérémonie. Très peu de latin, hormis certains chants et le Pater Noster. Aucun effet vestimentaire: le pape est arrivé en papamobile les épaules revêtues d'une mozette rouge. Il a ensuite célébré en chasuble blanche, coiffé d'une mitre traditionnelle et d'une crosse dorée datant de Pie IX. Pas de quoi hurler au retour de la liturgie "tradi", avec dentelles, fourrures et "camauro" - la capuche rouge bordée d'hermine datant du XIXème que Benoît XVI a déjà porté à Rome en diverses occasions.
Le souverain pontife avait passé autour du cou son "pallium", une bande de tissu en forme d'anneau portée sur les épaules et se terminant par deux autres bandes de croix rouges, dans le dos et sur la poitrine.
Certes, les fidèles ont bien fléchi le genou en recevant la communion du Saint Père. Mais la cérémonie a surtout marqué l'assistance par son extrême sobriété. Les planches de bois blond du podium rappelaient des palissades de chantier. Sur l'autel, sept cierges dorés. Et en contrebas, douze oliviers plantés dans le sable. On eût dit un petit coin de Galilée échoué sur le pavé parisien.
Bref, "Benedetto", comme scandait la foule, le pape qui a libéralisé la messe en latin et tendu la main aux intégristes, avait voulu faire sobre, soucieux, sans doute, d'introduire des nuances dans le portrait que s'en fait la France.
Aucun reniement dans cette attitude: pour le pontife allemand, la messe, avec son apogée - l'eucharistie - constitue le coeur de l'expérience chrétienne. Les fidèles la désertent? Benoît XVI en est convaincu: ils reviendront, si la liturgie renoue avec le sacré et le mystère de la révélation divine. Tradition revisitée par la modernité, prière et simplicité: tels sont les deux maîtres mots de ce pape complexe, si difficile à saisir, à la différence de Jean-Paul II.
Au terme de l'homélie, un temps de recueillement silencieux a remplacé les cris et applaudissements qui ponctuaient jadis les grand-messes du pape polonais. En s'adressant à ses fidèles, Benoît XVI a mis une nouvelle fois en garde l'humanité contre l'adoration des idoles et autres faux dieux, source d'erreur et d'égarement. "L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable et de sa propre Vérité?" a-t-il lancé. Un monde sans Dieu n'a pas d'avenir, rappelle sans relâche le Saint-Père. Un message sans concession. A l'image de son auteur.
© Copyright Libération online, 13 settembre 2008
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