16 settembre 2008

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Comment le Pape a su séduire la France

Jean-Marie Guénois

15/09/2008 | Mise à jour : 16:44

Les Français connaissaient mal le successeur de Jean-Paul II. À Paris comme à Lourdes, ils ont découvert un homme qui défend ses convictions avec humilité.

Le grand geste du voyage du Pape sera le plus humble. Il aura lieu, lundi matin, à Lourdes. Il a plu à Benoît XVI, l'intellectuel, de prolonger de quelques heures son séjour dans la Cité mariale. Non pas pour délivrer le dixième discours de ce voyage mais pour s'abaisser et caresser le front de plusieurs malades. Leur délivrer l'onction des malades, l'un des sept sacrements de l'Église. L'un des plus simples aussi, destiné à raffermir ceux qui sont éprouvés.

L'humilité, en somme, un symbole pour clore cette visite en France. Humilité remarquée par tous, pour ou contre, croyants ou non, frappés par l'attitude de ce pontife. Celui qu'ils imaginaient «panzer-cardinal», son surnom et sa caricature d'une époque, les a désarmés. L'arme fatale fut son humilité précisément. L'écrire n'est pas flatter mais constater la première réussite - objective - de ce dixième voyage de Benoît XVI hors d'Italie. Le Pape n'a pas usé de séduction mais a su séduire un peuple de croyants et d'indifférents. Ils le regardaient venir, de loin. Ils le voient repartir cet après-midi avec un respect, certain.

Bien sûr, le Pape n'a pas inversé une tendance. Dimanche après-midi, le cardinal André Vingt-Trois, en introduisant la rencontre du Pape avec les évêques de France, a cité saint Paul : «Pressés de toute part, nous ne sommes pas écrasés ; terrassés, mais non achevés»… La situation n'est pas désespérée, mais l'Église de France a conscience dans sa chair même de changer douloureusement d'époque. D'où la douceur de cette visite, proportionnée, par son style sobre, à la réalité actuelle des communautés chrétiennes. Il régnait tant à Paris qu'à Lourdes une atmosphère de paix, de sérénité, de joie profonde, le meilleur des états d'esprit, au fond, pour affronter le temps de l'épreuve. Et c'est la deuxième leçon de ce voyage : dans une Église qui doute, le pape n'a rien promis. Son seul «prophétisme» n'a pas été d'annoncer, mais d'«être». Parfois immobile, transporté de joie intérieure comme samedi soir à la veillée aux flambeaux de Lourdes. «Être», peut-être son charisme le plus puissant.

Il est loin - disons-le - le triomphalisme qui fut reproché à Jean-Paul II. Après le conquérant, Benoît le pacifique a rassuré. À commencer par ceux qui, légitimement, s'inquiètent des équilibres acquis de la laïcité à la française. Sans entrer dans un débat politique, il apparaît, après ce voyage - c'est le troisième enseignement - que le danger ne viendra pas de l'Église. Le Pape a pris au mot le président de la République, lui proposant de donner un contenu, une «voie nouvelle» à la «laïcité positive». Ce qu'il propose n'est pas une conquête de parts de marché pour les catholiques mais une requête : «La mise en évidence des racines chrétiennes de la France permettra à chacun des habitants de ce pays de mieux comprendre d'où il vient et où il va.» Dans le cadre de la laïcité, totalement admis, il demande d'ailleurs plus aux catholiques qu'à l'État de réfléchir et de revisiter leurs racines pour apporter les richesses du patrimoine humaniste chrétien à l'édifice collectif national.

Pacificateur, aussi à l'intérieur de l'Église. La guerre liturgique annoncée n'aura pas lieu. «Il» allait changer la messe. Donner la communion dans la bouche à des fidèles à genoux. Trois célébrants sur des milliers portaient, aux Invalides, des chasubles du Barroux, le monastère traditionaliste… La grande affaire ! C'est plutôt en mode mineur que le Pape a abordé ce sujet délicat. Dans l'avion qui le menait à Paris, il a demandé «un acte de tolérance» à ceux qui n'admettent pas sa décision, appliquée il y a un an exactement, le 14 septembre, de permettre en rite «extraordinaire» de la messe l'usage du missel en latin de Jean XXIII. Puis, dans l'homélie de la messe des Invalides, il a suggéré que «les plus grandes marques d'honneur» soient accordées à Celui qui, selon la foi catholique, est réellement présent dans l'hostie consacrée. Devant les évêques, enfin, dimanche après-midi à Lourdes : «Nul n'est de trop dans l'Église. Chacun sans exception doit pouvoir se sentir chez lui, et jamais rejeté». Chemin difficile, certes, il l'a reconnu explicitement devant les évêques mais des «solutions satisfaisantes» doivent être trouvées pour que «la tunique du Christ ne se déchire pas davantage».

Encore une fois, plus qu'avec des mots, c'est par son attitude que Benoît XVI aura voulu désamorcer cette épineuse question de la liturgie. Essayer, par l'exemple, de redonner le goût du sacré à ceux qui l'auraient perdu.

Dernier point, et pas le moindre : l'interpellation lancée aux intellectuels et artistes au Collège des Bernardins, vendredi après-midi. Leçon audacieuse : le Pape a démontré que la liberté de débat et d'interprétation de la philosophie des Lumières avait une dette directe auprès de ces obscurs moines du Moyen Âge. Son argument : en discutant systématiquement les textes de l'Écriture et en appliquant une règle où «le travail» de transformation du monde était un devoir sacré, ils ont créé une culture, base de la culture européenne, fondement de l'humanisme et… rempart contre «le fanatisme» ! Il fallait oser… Beaucoup ont apprécié, même si le texte - un texte à relire - n'était pas accessible au premier abord.

Constante enfin de ce voyage et bilan qui demandera, lui, plusieurs années : l'appel aux jeunes, l'appel aux vocations au sein de ce que l'on peut désormais appeler «la génération Benoît XVI». Une génération à l'image donnée par ce pape pendant ces trois jours : non pas le politique d'abord, non pas l'Église d'abord, encore moins un paraître, une mode ou un style catho, mais une appartenance. Appartenance active, silencieuse et très intérieure, au Christ.

© Copyright Le Figaro, 15 settembre 2008

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